N o t e.... H i s t o r i q u e

 

 

Notre travail sur la voix. humaine est né sur les champs de bataille de la première guerre mondiale, des cris lancinants de soldats qui 'chantent' leur douleur mortelle. Alfred Wolfsohn, qui était brancardier, les a entendus il a commencé son travail de recherche et d'enseignement a Berlin, et il a continué à Londres où il a échappé au nazisme. C'est la qu'en 1947 il a commencé à travailler avec un élève qui s'appellait Roy Hart, un jeune sud-africain plein de talent qui avait étudié l'anglais et la psychologie à l'université de Witwatersrand à Johannesburg, et avait obtenu une bourse pour RADA (l'Académie Royale d'Art Dramatique a Londres), qu'il a quitté pour poursuivre ses recherches avec Alfred Wolfsohn.

Alfred Wolfsohn et Roy Hart avaient tous deux quitté leurs pays pour des raisons politiques, et parce qu'ils avaient trouvé asile en grande Bretagne, où Alfred Wolfsohn est mort en 1952, Roy Hart et sa troupe, ont voulu honorer cette dette en poursuivant leur travail à Londres pendant plus de 25 ans, malgré le manque d'encouragement public, et malgré leur désir de vivre en France.

En 1969 plusieurs compositeurs ont écrit des oeuvres pour la voix de Roy Hart: 'Eight Songs for a Mad King'. par Péter Maxwell Davies, 'Versuch Uber Schweine' par Hans Werner Henze, et 'Spirale' par Karlheinz Stockhausen. Ces œuvres ont été représentées avec succès dans de nombreuses capitales européennes. Leurs thèmes étaient très contemporains : la folié, la révolution politique, la relation de l'homme avec les machines. Et les représentations de Roy Hart ont été acclamées comme extrêmement pénétrantes dans la puissance avec laquelle elles révélaient le lien fondamental entre ces thèmes et la nature de la voix humaine. Egalement en 1969 les membres du Roy Hart Théâtre ont donné leur première représentation publique : leur version des 'Bacchantes' d'Euripide, qu'ils ont présentée au festival mondial du théâtre de Nancy.

La spirale suivante passait par une exploration encore plus approfondie du registre vocal, comprenant le cri en tant que moyen d'expression. Ceci n'a pourtant jamais été une fin en soi, et même en 1972 quand nous avons joué 'AND' en Espagne, en France, et en Suisse ce qui nous a valu le surnom malvenu de "Théâtre du Cri" - Roy Hart soulignait déjà que "ce voyage dangereux et passionnant dans la voix de nuit octaves, c'est à dire dans le son, a été entrepris dans le seul but de découvrir la source du mot, auquel mon théâtre est en train de revenir."

Le retour au verbe a coïncidé avec le moment ou Roy Hart a commencé a jouer avec sa troupe, à répéter des pièces écrites pour le groupe en français et en allemand: 'Mariage de Lux' de Serge Béhar, 'Ich Bin' de Paul Portner qui ont composé, avec 'Biodrame' de Serge Béhar, Tes représentations 'd'Adieu' de la troupe à Londres en avril 1974.

Cette évolution artistique a amené Roy Hart et sa troupe au moment organique où ils ont pu quitter l'Angleterre et s'établir peu à peu, en dix mois ici en Cévennes - la période de mouvement physique et géographique coïncide avec les mouvements artistiques et psychiques qui ont donné naissance à 'L'Economiste'.

 

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